Particuliers, apprenons à jardiner autrement
Découvrez les bons gestes à adopter pour jardiner sans pesticide avec
- l’ ATMO France (Fédération des associations agréées de surveillance de la qualité de l’air en France )
- l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie)
- JARDINER AUTREMENT
Au lieu de combattre les parasites et les maladies une fois qu’ils menacent les plantes du jardin, le bon sens consiste à agir en amont pour éviter leur installation et leur développement.
Au jardin comme ailleurs, prévenir vaut mieux que guérir !
Observer, comprendre, respecter des règles simples et efficaces sont les principes de base pour jardiner dans le bon sens. Ces sept règles de prévention vous seront utiles, tant pour créer un nouveau jardin que pour faire évoluer le vôtre vers un lieu respectueux des équilibres naturels. Donc, la meilleure façon de jardiner sans pesticides est de cultiver la bonne santé de son jardin !
1) Connaître l’environnement de son jardin
Deux éléments sont importants à connaitre pour la bonne réussite des cultures : d’une part, le climat de la région et plus encore le microclimat du jardin ; d’autre part l’exposition du jardin. Ces éléments peuvent varier en fonction des endroits du jardin : zones très ensoleillées ou à l’ombre, zones ventées ou abritées. Observez votre jardin !
2) Connaître la nature de son sol
Le sol est à la fois le support physique dans lequel s’enracinent les plantes et leur source d’éléments nutritifs, d’eau et d’air. Le sol de votre jardin est-il lourd ou léger, riche ou pauvre en matière organique et éléments minéraux, acide ou calcaire ? Ainsi, la qualité du sol influe considérablement sur le comportement des plantes, leur capacité à se nourrir et à respirer.
3) Choisir les plantes adaptées
Toutes les plantes ont besoin de lumière, d’eau et d’éléments nutritifs mais de grandes différences existent selon les genres et les stades de croissance. Vous avez pris le temps d’analyser le climat, l’exposition et le type de sol de votre jardin, il vous suffit maintenant de choisir les plantes qui apprécieront ces conditions. Que cela soit dans la littérature ou sur les étiquettes en jardinerie, les besoins de chaque variété sont toujours décrits selon ces 3 caractéristiques.
4) Accepter et favoriser la biodiversité
Le jardin est un véritable écosystème. Encourager la biodiversité favorise le développement d’un équilibre entre les espèces. Les auxiliaires biologiques (araignée, coccinelle, chrysope, hérisson, oiseaux…) sont nos alliés contre les nuisibles. Plusieurs solutions sont possibles pour attirer ces auxiliaires, comme la constitution de haies champêtres diversifiées, de massifs d’arbustes, la culture de plantes vivaces et mellifères, ou la réalisation d’abris.
5) Adopter des méthodes de lutte préventive
Varier les plantes cultivées dans l’espace et d’une année sur l’autre permet de rompre le cycle de développement des parasites. Rotation des cultures, compagnonnage, plantes amies et plantes répulsives font partie des techniques préventives efficaces tout comme les protections physiques contre les ravageurs (filet, glue, …). Nos fiches techniques peuvent vous apporter des réponses au cas par cas, selon le ravageur qui vous préoccupe.
6) Bien entretenir son sol et nourrir ses plantes
La croissance des plantes dépend de la manière dont elles vont pouvoir mobiliser les éléments nutritifs présents dans le sol. Parler de nutrition des plantes, c’est donc parler de la relation entre la plante et le sol. Le sol n’est pas un support de culture inerte. C’est un milieu vivant qu’il faut entretenir. Nourrir son sol c’est nourrir ses plantes.
7) Mieux arroser
Un jardin adapté aux conditions naturelles est un jardin économe en eau. Les excès d’eau peuvent favoriser le développement de maladies et être tout autant nocifs à la bonne santé des plantes qu’une sécheresse.
En été, une tonte haute (min 10cm) contribue au maintien de l’humidité du sol et favorise la résistance à la sécheresse. La pelouse sera plus vigoureuse et plus résistante aux maladies. Cela permet aussi de limiter le développement des plantes indésirables. La tonte sera courte seulement en prévision d’un défeutrage ou d’un démoussage, à l’aide d’outils adaptés.
Lorsqu’il gèle, éviter de piétiner la pelouse. Les brins de gazon deviennent marron.
Pour lutter contre les plantes indésirables, voir les conseils pour Désherber à l’aide du biocontrôle
Utiliser les déchets de tontes comme paillage sur les parterres en été pour maintenir l’humidité.
La pelouse est un très bon refuge pour la biodiversité, pour peu que la tonte soit assez haute, les insectes auxiliaires pourront y trouver de la nourriture. Les auxiliaires dont la forme adulte se nourrit de pollen comme les chrysopes, certains parasitoïdes et les syrphes, seront favorisés.
Semer un gazon «mélange fleuri» sur des zones moins fréquemment tondues afin de laisser les fleurs se développer. Généralement les bordures de jardins s’y prêtent assez bien.
Le paillage est la couverture du sol par un élément naturel ou artificiel.
L’usage du paillage est un élément essentiel dans la conception d’un jardin raisonné car il :
- Retient l’humidité du sol en été,
- Protège le sol du vent et des pluies battantes et limite donc l’érosion,
- Limite beaucoup le développement des adventices (ou mauvaises herbes),
- Protège du froid en hiver,
- Améliore la structure du sol, et le fertilise (pour le paillage organique).
- Favorise la vie dans le sol.
- Peut protéger les fruits du sol (par exemple pour les fraises et courgettes).
Les types de paillage
Il existe aujourd’hui de nombreux types et granulométries de paillages, avec deux types principaux :
- En feutre ou toile
Ce type de paillage à poser, est en matière végétale ou en polypropylène tissé. Les solutions biodégradables sont à privilégier, car favorables à la vie du sol.
- En matière végétale
Ce type de paillage peut être fait de débris de végétaux passés au broyeur, d’écorces de pin, de paille de lin, de chanvre ou de céréale, de tontes de gazon séchées. Il doit être étalé en une couche épaisse (10 cm) sur la terre nue pour empêcher l’évaporation et garder l’humidité dans le sol.
Les écorces de pin sont à éviter dans certains cas, en raison de leur comportement insatisfaisant à la sécheresse et au vent, ainsi que de leur effet acidifiant sur le sol.
- Paillage en brique pilée pour le cheminement de ce jardinet.
Végétal et minéral : un bon mariage
Un jardin économe en eau laisse une place de choix à l’élément minéral. À la fois utiles et décoratifs, les minéraux s’utilisent pour recouvrir un géotextile ou directement sur le sol.
Cet usage est à réserver bien sûr aux endroits du jardin qui ne nécessitent aucun travail du sol. Citons par exemple : la pouzzolane, les graviers, les galets, les billes d’argile, les sables, les éclats de roche.
Au potager
Au potager, les voiles de forçage limitent considérablement l’évaporation. Le voile est intéressant après plantation ou semis délicat. Il évite la transpiration, garde l’humidité et protège le sol.
Le compost est composé de déchets d’origine végétale et/ou animale qui vont fermenter de manière naturelle (ne pas mettre trop de déchets d’origine animale car ils fournissent surtout de l’azote organique). Il s’agit d’un amendement organique. Il est utilisé pour améliorer la structure et les qualités microbiologiques du sol. Le compost peut également servir de terreau pour les plantes en pot. Cependant, ne pas planter directement la plante dans le compost, mais plutôt dans un mélange enrichi avec des minéraux complémentaires. En effet, la minéralisation n’est sinon pas suffisamment rapide pour satisfaire les besoins des plantes dans un petit volume.
Faire son compost
Le compost est le produit issu de la fermentation aérobie naturelle de déchets biodégradables, principalement d’origine végétale, issus du jardin ou de la maison.
Quel intérêt pour le jardinier ?
- améliorer la structure du sol: augmenter la cohésion des sols légers et sableux, alléger les sols lourds et argileux
- augmenter la capacité de rétention d’eau et des éléments fertilisants
- favoriser l’activité de la microfaune et microflore du sol
- recycler ses déchets organiques ménagers et du jardin
Comment organiser son compost ?
Le compostage en tas
C’est la technique la plus simple pour les jardins. Les matières à composter sont placées directement sur le sol afin de former un tas d’une hauteur allant de 0,5 m à 1,5 m. Ce tas doit être placé dans un endroit plutôt ombragé, bien à l’abri des vents desséchants et du détrempage dû à la pluie.
Le compostage en bac
Vous pouvez le fabriquer avec quelques planches ou rondins, ou en acheter un. Privilégiez un composteur qui s’ouvre totalement sur une face pour retourner les déchets et vider le compost facilement. Couvrir le composteur et le placer dans un endroit ombragé, à l’abri des vents desséchants et de la pluie.
Du compost en appartement c’est possible !
Le compostage en appartement fait appel à des vers. Il est connu sous le nom de lombricompostage. Cette pratique se fait grâce à la superposition de plateaux munis de trous : le lombricomposteur. Les déchets de cuisine (épluchures, marc de café, sachets de thé, carton, papier, …) sont dégradés par des micro-organismes, puis des vers de compostage.
Le lombricomposteur doit être placé dans une pièce aérée. Il fonctionne aussi dans une cave,… ou sur un balcon. De plus, il doit être dans un environnement avec une température ambiante comprise entre 15°C et 25°C
Que faire de vos produits phytosanitaires restant en stock ?
Les particuliers peuvent déposer les emballages vides et les produits phytosanitaires leur restant en stock dans les déchetteries du territoire : vos déchetteries
PETIT RAPPEL :
Le non-respect de cette interdiction, est une infraction pénale, punie de 6 mois d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende.
Cette peine est une sanction maximale et est modulée par le juge en fonction des circonstances de commission de l’infraction (article L.253-17 du code rural et de la pêche maritime).
Jardiner sans arroser / faire de la nature son allié
Choisir des végétaux adaptés
Tout d’abord il faut sélectionner des plantes (dites xérophytes) qui offrent une rusticité suffisante pour résister à nos étés relativement chauds et secs, et nos hivers pluvieux.
De bord de mer, montagnardes ou de régions arides, ces plantes poussent naturellement dans des terrains très secs.
Quelques exemples de plantes choisies (vivaces et graminées) pour réaliser les massifs secs devant le siège de la Communauté de Communes et la Poste à Thiviers :
- Stipa gigantea (avoine géante)
- Stipa tenuissima (cheveux d’ange)
- Eragrostis spectabilis (mulhy à poils longs)
- Verbena bonariense (verveine de Buenos Aires) : mellifère
- Perowskia « blue spire » (lavande d’Afghanistan) : mellifère
- Echinops ritro (chardon bleu) : mellifère
- Echium russicum ( vipérine de Russie) : mellifère et nectarifère
- Foeniculum vulgare « Purpureum » ( fenouil bronze) : mellifère et nectarifère
- Stachys byzantina (oreille d’ours) : mellifère
- Gaura lindheimeiri « Rosyjane » (gaura rose)
- Salvia pratensis « Sweet esmaralda » ( sauge des près) : mellifère
- Penstemon pseudospectabilis (penstemon du désert)
- Penisetum alopecuroïdes « Goltrich » ( herbe aux écuillons)
- Eryngium planum (panicaut à feuilles planes) : mellifère
- Erigeron karvinskianus (paquerette des murailles)
- Salvia « Papillon de nuit » (sauge arbustive papillon de nuit) : mellifère
- Sedum spectabilis Carmen (sedum d’automne)
- Monarda « beauty of Cobham » (bergamote fistuleuse) : mellifère
- Micanthus gracillilmus ( roseau de Chine)
- Artemisia canescens (armoise d’Arménie)
- Delosperma cooperii (pourpier de cooper)
- Dianthus corsicus (oeillet corse)
Cette liste est non exhaustive, de nombreuses autres plantes (vivaces, arbustes, arbres) peuvent convenir pour ces aménagements. Vous pourrez les trouver sur internet en tapant « plantes à massifs secs ».
Composer avec le climat et adapter son sol
- Choisissez un emplacement ensoleillé et drainé.
- Si le sol est enherbé, il conviendra de le décaper.
- Si votre terrain est argileux, il faudra le drainer en incorporant des gravillons car ces plantes dites de massifs secs ne supportent pas l’eau stagnante en hiver.
Il ne faut pas ajouter de compost ni de terreau qui ont tendance à se gorger d’eau et fertiliser le sol. Cela aura une incidence néfaste sur la végétation mise en place.
Un paillis approprié
Pensez à pailler votre massif avec des gravillons ou du sable (pas de matière organique) pour éviter la levée de mauvaises herbes et l’évaporation de l’eau contenue dans le sol. Le paillage apportera également une touche esthétique aux massifs lors du repos de végétation des plantes en hiver.
A noter : la première année, il vous faudra surveiller la bonne reprise de vos plantes en assurant un minimum d’arrosage, surtout lors d’une plantation de printemps. Mais, par la suite, l’entretien général sera amplement réduit à des nettoyages et tailles de saison.